nous voyions ce nous ſembloit l’entree de mieux eſperer. Les Huguenots ſe comportoyent fort modeſt emẽt, quelques outrages qu’on leur ſceuſt faire : ils aimoyent mieux les endurer, que d’vſer d’aucune reuenge. Il eſt vray qu’ils recouroyent au Roy & à ſon conſeil, pour la punition de ceux qui les offenſoyent : mais combien que le Roy ne fiſt que le ſemblant de leur en vouloir faire raiſon cela les contentoit. Ils remirent les villes que le Roy leur auoit baillé pour leur ſeureté & retraict e & durant les deux ans, beaucoup pluſt oſt que le terme aſsigné, entre les mains de ceux qu’il pleut au Roy d’ordonner : qui fut cauſe que le Roy là deſſ us, enuoya par tout ſon Royaume, des letres patentes de confirmation de ſon Edict de paix, n’oubliant rien de ce que luy & ſon bon conſeil ſe pouuoyent aduiſer pour les appriuoiſer : & faiſant comme le bon faulconnier qui veille les oyſeaux, & vſe de toute la diligence qu’il peut pour leur faire oublier leur liberté, & les accouſt umer au chapperon. Les principaux d’entre les Huguenots vindrent à la cour au mandement du Roy, ſe reſigner entre ſes mains, monſt rant d’auoir agreables les tresbõs & treſnotables ſeruices qu’ils luy faiſoyent & eſt bien certain que ſi le Roy euſt pourſuyui à ſe ſeruir d’eux comme il auoit commencé, il ſeroit auiourd’huy patron de Flandres : & s’il euſt ſceu entretenir ce parti de religion, il eſt oit pour eſt re eſleu Roy des Romains, & ſon beau-pere mourant appellé à l’Empire. Nous penfiõs que ce tragique mariage du roy de Nauarres & de la ſœur du Roy, qui auoit oſt é toute def-
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D I A L O G V EI.