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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/142

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D I A L O G V EI.

fiance aux Huguenots, ſeroit vne confirmation de paix entre nous : quand ce mal-heureux coup d’arquebouſe (qui fut tiré à l’Amiral, le meſme iour, comme ie croy, de l’Edic‍t de la pacification derniere, à ſcauoir le 22. iour d’Aouſ‍t, & par ainſi le dernier iour des deux ans de retraic‍te aſ‍ſeuree) me fit penſer & à beaucoup de mes amis auſsi, qu’il y auoit dés long temps de la menee ſecrete cõtre luy & les autres Huguenots, & que ce coup traineroit apres ſoy quelque dangereuſe queue. Ainſi comme ie le penſoy’ il aduint : non pas ainſi Ia Dieu ne plaiſe que i’euſ‍ſe iamais penſé, qu’ũ ſi meſchant œuf deuſ‍t eſ‍tre ponnu, couué, & eſclos, en la France ! Mais tant y a que ie me doutay bien quand & quand, que les choſes eſ‍toyent preparees à quelque grand & inſigne malheur : tu l’as ouy reciter, ſinon du tout, au moins en partie. Ie te laiſ‍ſe à penſer maintenant qui eſ‍t l’homme de bien, qui vouluſ‍t habiter tant ſoit peu en France. Quant à moy, & beaucoup de mes amis (bons Catholiques François ie t’en aſ‍ſeure) voyans la deſloyauté & bizarrerie du Roy (puis qu’il faut que ie le die) enſemble de ſon conſeil, compoſé d’vne femme Italiene Florentine, de la maiſon de Medicis, de penſionaires du roy d’Eſpagne, de pẽfionaires & creatures du Pape, d’Italiens, de Lorrains, & non d’autres, & le mal ſans remede : craignãs que demain ou l’autre il ne nous en euſ‍t fait autant qu’aux Huguenots, ſi dauenture il en venoit enuie au Roy, ou à ſes premiers conſeillers qui nous en veulent, comme à ceux qui cognoiſ‍ſent

leurs deſ‍ſeins & menees, & portent quelque

affec‍tion