Le pol. L’hiſt oriographe ſcait bien les principaux
poinct s ſur leſquels la Royne-mere, qui tient ſes
enfans dans la manche, & la France deſſ ous ſes
pieds, auoit voulu prendre ſubiect de ſe forger
vne haine irreconciliable contre les Huguenots.
L’hiſt . Pource qu il ſeroit trop long de reciter à
preſent tous les particuliers incidens de ceſt e matiere,
ie remettray à les deduire ailleurs amplement :
& pour ceſt e heure vous diray, que rien ne
l’a tant piquee contre les Huguenots, que la publication
de ſes letres en pleine diette de Francford
(en la preſence de l’Empereur Ferdinand, &
de ſon fils & preſent Empereur) Ie dy l’original,
eſcrit & ſigné de ſa main, par leſquelles elle auoit
fait prendre les armes au prince de Condé aux
premiers troubles, & dont par conſequent il eſt oit
tout apparent, qu’elle auoit allumé le feu en
France.
Et pour de tant plus legitimer ſa vengeance,
elle s’eſt voulu perſuader, qu’autres que les
Huguenots n’auoyent publié ſon impudicité : Et que
la reputation qu’elle auoit d’eſt re ſorciere venoit
d’eux, ce qu’elle ne pouuoit ſouffrir eſcouler
de ſa memoire : meſmement que par leurs eſcrits
elle cognoiſſ oit bien, qu’il ne tiẽdroit à eux qu’ils
ne luy tiraſſ ent le gouuernement & authorité des
poings : Qu’elle cognoiſſ oit bien auſsi, que l’Amiral
n’oublieroit iamais les tours qu’elle luy auoit
faits, & partant le vray expedient de leur oſt er
(aux vns en general le moyen de luy mal fai-