L’hi. Pleuſt à Dieu qu’ainſi fuſt l’amy cõme c’eſt
pour la plus part, tout au contraire. Les plus grãs
y font les plus lourdes fautes, voire les plus religieux
ſont plus qu’il ne ſeroit à deſirer, embrenez
de ces ordures.
Le pol. Que me dis-tu ?
L’hi. Il eſt ainſi ie t’en aſſ eure, & nul ne leur vient
au deuant, ils s’en diſpenſent à leur gré.
Le pol. Et les Paſt eurs, quoy cependant ? ne reprenent-ils
pas ces vices ?
L’hi. La plus part ſont des chiens muets, preſque
tous compagnons d’Hely, il n’y a point de
diſcipline.
Le pol. Si eſt -ce que i’ay ouy dire qu’il y auoit en
Angleterre pluſieurs Miniſt res bons Paſt eurs,
qui deſirãs la reformation de la vie & mœurs des
hommes, & de quelques ceremonies externes qui
ſont demeurees de reſt e de la Papauté, ne ceſſ oyent
de faire tout deuoir par eſcrit & de viue voix,
pour mettre la diſcipline Eccleſiaſt ique au deſſ us :
Et quelque bon Prince Proteſt ant qui la vouloit
mettre en ſes terres.
L’hiſt . Tu dis vray : Mais ſon bon vouloir n’a pas
eu l’effet deſiré : Et quant a ces bons perſonnages
Anglois, du temps meſme que i'ay eſt é en Angleterre, ils
ont eſt é merueilleuſement trauaillez par
les Miniſt res de la iuſt ice : Les vns ont eſt é bannis,
les autres depoſez de leurs miniſt eres : Et leurs
eſcrits parlans de reformation, condamnez comme
ſeditieux.
Le pol. Eſt -il poſsible ?
L’hi. Il eſt ainſi.