Le pol. Quant au deſſ ein de ce bon Prince, ie ne
m’esbahy pas par trop qu’il s’en ſoit allé en fumee,
veu la tiedeur & lentitude de laquelle les
Princes marchent, quand il eſt queſt ion de repurger
les Egliſes qui leur ſont commiſes. Conſiderãt
aufsi la malice des Peuples qui abuſent le plus
ſouuent du bon naturel de leurs Princes. Mais de
ce fait-là d’Angleterre : i’en demeure tout eſt onné.
Quelle iniuſt ice ! Quelle d’eſloyauté ! Ie me
doute bien d’où cela peut venir, il ne peut proceder
que de la bobance, ambition & inſolence des
Prelats Anglois, fauoriſee de la Chattemiterie
de quelques vns du conſeil que ie te pourrois biẽ
nommer. Mais qu’ils oyent (outre les paſſ ages de
l’Eſcriture) ce que dit quelque grand perſonnage
de noſt re temps, parlant de la diſcipline Eccleſiaſt ique.
S’il n’y a (dit il) nulle compagnie, ni meſmes nulle maiſon
quelque petite qu’elle ſoit, qui ſe puiſſ e
maintenir en ſon eſt at, ſans diſcipline : Il
eſt certain qu’il eſt beaucoup plus requis d’en auoir
en l’Egliſe, laquelle doit eſt re ordonnee mieux que
nulle maiſon, ny autre aſſ emblee.
Pourtant comme la doct rine de noſt re Seigneur
Ieſus eſt l'ame de l’Egliſe, auſsi la diſcipline eſt en
icelle, comme les nerfs ſont en vn corps pour vnir
les membres & les tenir chacun en ſon lieu & en
ſon ordre. Pourtant tous ceux qui deſirent que la
diſcipline ſoit abbatue, ou qui empeſchent qu’elle
ne ſoit remiſe au deſſ us, ſoit qu’ils le facent à
leur eſcient, ou par inconſideration, cerchent d’amener
l’Egliſe à vne diſsipation extreme.
L’hiſt . Cela eſt tant bien dit que rien plus : Mais