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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/248

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D I A L O G V EI I.

ces eſ‍trangers ſont retenus à s’aſ‍ſocier à la royne d’Angleterre,ſi ce n’eſ‍t pour mieux la trahir (cõme noſ‍tre Tyran ſouhaite) ſachans bien que l’amitié qu’ils contrac‍teront auec elle, fera autant d’inimitié auec ſon ſucceſ‍ſeur : tellement que ce ſeroit contrac‍ter auec la perſonne, non point auec le Royaume : par ce qu’elle eſ‍tant moins, tout le Royaume ſera renuerſé.
On ne peut gueres baſ‍tir ſur vn fondement, qu’on voit ne pouuoir long temps durer : & (comme dit le prouerbe) Il y a plus de gens qui adorẽt le Soleil leuant, que le couchant. Il eſ‍t certain que ceſ‍te conſideration, desfauoriſe infiniment tous les deſ‍ſeins de l’Angleterre : Mais la facilité que la royne d’Angleterre a, de ſe priuer d’vn tel ſucceſ‍ſeur, & de s’en eſlire vn proche, qui ſoit capable & ſuffiſant, peut coupper broche à tous leurs deſ‍ſeins.
Quant à l’indignation que le Roy d’Eſcoſ‍ſe pourra auoir à l’aduenir, ou contre ceux qui auront fait mourir ſa mere, ou contre ſa mere, qui a fait mourir ſon pere. S’il regarde la raiſon, il a plus d’occaſion de ſe reſ‍ſentir du meurtre de ſon pere, auquel ny a ny occaſion, ny pretexte, ains vn parricide, & perfidie deteſ‍table : que de celuy de ſa mere, qui eſ‍t accompagné de toute la raiſon, & iuſ‍tice, qu’il eſ‍t pofsible de deſirer à vn iuſ‍te iugement : Ioint, que c’eſ‍t vne peur de ſi loin, & ſi incertaine : à ſcauoir de ce que fera vn enfant quand il ſera grand, qu’elle ne merite d’eſ‍tre reputee, au prix d’vn danger preſent & euident.

Outre ce que la comparaiſon eſ‍t fort inegale,

de