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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/270

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D I A L O G V EI I.

Or pour reuenir a mon propos, du vol, & deſualiſemẽt de tãt de nauires. Ainſi que le Myllord de Vvenceſ‍ter s’acheminoit en France, pour l’occaſion que ie t’ay dit, trauerſant de Douure, à Bologne ſur vn bateau, n’ayãt lors que trois bateaux paſ‍ſagers auec luy, il fut aſ‍ſailly par quelques courſaires Angiois, Frãçois, & Vvallons en petit nombre, qui eſ‍toyent dans vn petit nauire, nommé le Poſ‍te : aſ‍ſailly, dis-ie, de ſi pres, que bien peu s’en falut, que le bateau où eſ‍toit le Mylord, ne fut mis à fons, tant y a, que l’vn des bateaux de ſa ſuite, fut preſque tout pillé, & quelques vns de ſõ train tuez. Aucuns diſoyent, que quelque inimitié particuliere contre le Myllord de Vvenceſ‍ter, auoit fait dreſ‍ſer celle partie : les autres, l’amour du butin, & du preſent que la Royne enuoyoit à ſon Compere, au lieu duquel ils vouloyent ſuppoſer vn licol : d’autres penſoyent que c’eſ‍toit vn deſpit & vne enuie de rompre vn ſi vilain voyage, où Dieu eſ‍toit deshonoré. Comme qu’il en ſoit, cela fut cauſe que la Royne, lors irritée, donna charge à ſon Amiral, d’enquerir bien au vray du fait, & de chaſ‍tier les coulpables.
L’Amiral qui ne demandoit pas plus beau ieu pour grobiner, comme il en a bonne couſ‍tume, enquit ſi à point de ce fait, par le moyen de ſes ſuppoſ‍ts, qu’on ne laiſ‍ſa nauire François, ny Vvallõ, de ceux qu’on peut attraper, qui ne fut mis a blãc. Les capitaines, Mariniers, tout l’equippage, voire quelques paſ‍ſagers, furent faits priſonniers, entre autres vn gentil-homme mien amy, Poiteuin de

nation, à qui noſ‍tre France doit beaucoup, Hiſto-

rio-