nous doit eſt re inuiolable : tels edits doyuent eſt re
appellez iniques.
Ce fondement poſé, que nous deuons au ſeul
Dieu toute obeiſſ ance ſans nulle exceptiõ, il s’en
ſuit, qu’il ne faut pour rien obeir aux edict s prophanes,
ou iniques de quelconque magiſt rat ou
prince que ce ſoit : & par conſequent, que les ſuiets
ne peuuent obeir en bonne cõſcience au Roy
commandant choſes prophanes ou iniques. Il n’y
a pas faute d’exemples en ce point.
L’edict de Pharao, par lequel il commandoit
l'homicide cruel & ſauuage des petits enfans des
Hebrieux eſt oit inique tout outre. Les ſages femmes
ny obeiſſ ent point : elles en ſont louees par
l’eſprit de Dieu en l’Eſcriture : Dieu recompenſe
la pieté de ces bonnes femmes, qui ont ainſi deſobey
au tyran, leur edifie des maiſons, beniſt &
accroiſt leurs familles.
L’edict de Nabuchadnezar commandant d’adorer
la ſt atue, eſt oit prophane & contre la premiere
table de la loy. Les compagnons de Daniel
ny obeiſſ ent point : pourtant ſont louez du
Seigneur, & conſeruez de ſa main forte au milieu
des flammes du feu.
Les edict s de Iezabel ont eſt é prophanes & iniques
tout enſemble, en ce qu’elle commandoit
de meurtrir les Prophetes de Dieu, & les gens de
bien. Voila pourquoy Abdias au lieu d’y obeir
nourriſſ oit de tout ſon pouuoir les ſeruiteurs du
Seigneur.
Les Iuifs entant qu’en eux eſt oit empeſchoyẽt
Ieſus Chriſt d'annoncer la volonté de Dieu ſon
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D I A L O G V EI I.