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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/285

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D I A L O G V EI I.

à la mort.
Ainſi auſsi Abdias, qui non ſeulement ne tua point, ains nourrit & fuſ‍tenta les Prophetes du Seigneur. Pareillemẽt les Apoſ‍tres, qui tant s’en faut qu’ils ſe teuſ‍ſent, qu’au contraire ils annoncerent plus librement la parole du Seigneur. Auſſi eſ‍toit ce leur vocation particuliere, à laquelle ils ne pouuoyent autrement ſatisfaire qu’en ce faifant.
Et partant auiourdhuy és terres des Princes prophanes, ſuperſ‍ticieux & tyrans, deſquels le nõbre n’eſ‍t que trop grand, qui deffendẽt d’annõcer la Parole de Dieu, & commandent d’aſsiſ‍ter aux ſeruices des faux dieux cõtrouuez dans le cerueau des hommes : s’il s’y trouue quelque Chreſ‍tien, (comme Dieu mercy il y en a bon nombre) nous ne dirons pas qu’il ſe ſoit acquitté de ſon deuoir, quand ſeulement il ſe ſera abſ‍tenu de communiquer aux faux ſeruices, ſi quand & quand il ne fait tout ce qu’il luy ſera poſsible pour ſe trouuer és aſ‍ſemblees Chreſ‍tienes, ouyr la parole de Dieu, & communiquer aux prieres & ſacremens de l’Egliſe Chreſ‍tiene.
Le roy Ozias ayant voulu vſurper l’office de Sacrificateur, fut dechaſ‍ſé hors du Temple par Azarias, & oc‍tante autres Sacrificateurs ſes compagnons : deſquels le fait fut approuué de Dieu, & celuy d’Ozias condamné : de ſorte qu’il en fut frappé de lepre de la main du Seigneur & contraint de finir ſa vie tout lepreux, & miſerable, en vne maiſon ſequeſ‍tree & à part.