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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/300

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D I A L O G V EI I.

moins de ſe deffendre contre l’inuaſion de ſes ſatellites, concuſsion de ſes officiers, oppreſsion de ſes gabelliers, violences & infametez de ſa cour : Et, pour le dire en vn mot, contre tout ce qui procede de luy & de ſes Ianniſ‍ſaires.
Et tant s’en faut qu’en ſe deffendant, ou retirant du tyran, on acquiere le nom de ſeditieux, qu’au contraire ceux-là ſont treſmauuais concitoyens, compatriotes, & mauuais voiſins, qui ne s’adioignent à eux.
Le pol. Cela eſ‍t hors de difficulté, que ceux qui deſirent la conſeruation de la France, & ſur tout de l’Egliſe de Dieu, ſe doiuent ioindre à eux. Et aſ‍ſeure toy, que ceux qui par couardie, ou autrement laiſ‍ſent les ſecourir, orront vn iour & à bon droit prononcer la ſentence contre eux, que Debora donna contre la ville de Meros, pourtant qu’elle ne vint point à l’aide du Seigneur cõtre Iabin roy de Chanaan. Iug.5.22.& 23.
Cependant le Seigneur ne lairra point de faire ſon œuure, pour paracheuer leur entiere deliurance, comme il a commencé, ainſi que ie te diray. Mais ie te prie paracheue ce que tu as à dire, & te deſpeche, afin que i’aye auſsi quelque peu de loiſir de t’entretenir de ce qui s’eſ‍t paſ‍ſé en mon voyage.
L’hi. Ie le veux bien : que pleuſ‍t à Dieu que les Seigneurs des cantõs Papiſ‍tes t’euſ‍ſẽt ouy diſcourir en plein Cõſeil de la iuſ‍tice de la cauſe de nos freres, de la puiſ‍ſance des magiſ‍trats, & iuſques où elle s’eſ‍tend. Ie m’aſ‍ſeure que cela ioint auec les autres

occaſions qu’ils ont de tenir pour ſuſpec‍tes

les