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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/305

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D I A L O G V EI I.

Traiſ‍tre, Maquereau & Ruffien
Ne peut faillir d’auoir du bien.
De par le gibet, c’eſ‍t le moyen de paruenir. La Royne mere ayãt receu ceſ‍tuy-là, dont tu parles, entre ſes premiers eſ‍tallons, la recognu eſ‍tre vn digne inſ‍trument pour illuſ‍trer la grandeur de ſa race, & la Maieſ‍té de ſes enfans, pour redreſ‍ſer les ruines de la France, & pour appuyer & ſouſ‍tenir ce poure Royaume, que ceux de Guyſe auoyent tant esbranlé : qui, lequel donques ? ce Landry, ce fils de putain du Peron : la male peſ‍te qui le creue auec ſa dame Brunehaut, repliquoit vn autre poure homme : ils ont fait eux deux plus de mal que ne firent iamais enſemble tous les Lorrains & les Guiſars : ce n’eſ‍toit lors que belles roſes au prix des ronces, dont ceux cy eſgratinoyent le poure peuple. Et puis les Lorrains, les Guiſars, ce ſont des Princes appartenans en pluſieurs ſortes à la France : & poſsible auſsi que la France leur pourroit bien appartenir.
Mais ces deux-cy ces Florentins, auec l’aſne qu’ils ont choiſi, ce meſchant bougre de Chancelier : ces trois Italiens tant fameux, chacun ſcait d’où ils ſont venus : mais on n’entend pas leurs menees.
Ie ne ſcay pas s’on les entend, diſoit vn autre, ſi ſcay-ie bien qu’on eſ‍t biẽ ladre s’on ne les ſent.
Ce ſont ceux là qui nous ont remis auec le Gonſage, & Lanſac, ainſi auant dedans les miſeres

& calamitez, qui nous accableront tous enſemble.

g.ii.