promettant de le conſeruer, & bien traiter, s’il
vouloit mettre bas les armes, il y en eut en la cõpagnie
qui releuerent ces mots (de ne plus les poſer)
leur ſẽblant bien qu’ils ne pourroyent moins
faire, quand cela ſeroit commandé par le tyran,
(ne voyans pas les bonnes gens, que ça eſt é touſiours
la ruſe des ennemis, de les deſarmer premierement,
pour les ſurprendre plus à l’aiſe ſous
le beau manteau de la paix.) L’opinion de ceux-cy
fut cauſe que la reſolutiõ fut reuoquee en doute,
& la queſt ion miſe ſur les rengs, à ſcauoir mon
qui premier doit laiſſ er les armes, nos ennemis,
ou nous. La matiere fut débattue à plein fonds,
pro, & contrà, iuſques à ce qu’vn ieune homme,
braue, & gaillard qui a l’entendement bien fait,
nourry aux letres, & aux armes, & verſé en matieres
d’eſt at, là reſolut en ceſt e ſorte, & preſque ſous
ces meſmes mots.
Si on diſpute par le droit, il n’y a celuy qui ne
confeſſ e qu’on ne peut iuſt ement requerir quelcũ
qu’il ceſſ e de parer, de mettre la main au deuant,
& de ſe deffendre, que premier on n’ait ceſſ é de tirer,
de frapper, & d’offenſer : car eſt ant toute choſe
qui a vie, naturellement apprinſe à la conſeruer,
c’eſt conſequemment vn ordre du tout naturel
que qui cerche de l’oſt er, doit ceſſ er, premier
que celuy qui ne taſche qu’à la retenir : & ne ſe
peut preſumer qu’il en laiſſ e la volonté, tãt qu’il
en retient les moyens tous deſployez entre ſes
mains. Donc pour vuider ceſt e queſt ion, il faut
voir qui eſt l’agreſſ é, & qui l’agreſſ eur, qui pourſuit,
& qui ſauue ſa vie : qui tire les coups, & qui