villes furent miſerablement mis à mort : encores
toutesfois ne priſmes nous pas les armes : mais
partie de nous ſe contenta de fuyr, partie de fermer
la porte, par vn mouuemẽt naturel, à la mort
qui nous pourſuyuoit.
Finalement quelques vns de nos freres, fondez
ſur leſdict es letres que le roy Charles auoit
eſcrites, eſquelles il declaroit, que ceux de Guyſe
auoyent commencé ces tueries à Paris, pour preuenir
la vengeance que l’Amiral reguary euſt peu
faire de ſa bleſſ eure, ou ſes amis, pour l’indignation
qu’ils en receuoyent, & ſur quelques autres
declarations qu’il faiſoit, que ces Maſſ acres auoyent
eſt é faits contre ſa volonté, & qu’il en feroit
la punition, ſe refolurent de deffendre leurs portes,
contre ceux qui auec groſſ es armees venoyẽt
pour leur coupper la gorge dans leurs maiſons :
& apres infinies proteſt ations, voyans les glaiues
teints du ſang de nos freres, appreſt ez contre le
leur, cercherent les moyens de s’en parer, & ſe
couurir au moins mal qu’il leur fut poſsible
Dont il appert que nous auons prins les armes
pour nous deffendre, & non pour offenſer autruy,
& que par conſequent c’eſt à ceux qui pourfuyuent
noſt re mort, de mettre les armes bas les premiers.
La loy ciuile permet à l’eſclaue, pourſuyui par
ſon maiſt re courroucé, l’eſpee au poing, preſt de
la luy mettre au trauers du corps, de luy fermer
la porte de ſa chambre meſme, pour s’y ſauuer : &
s’il la veut forcer, de la barrer le mieux qu’il peut :
& s’il l’efforce plus outre, de ſe mettre cõtre luy,