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D I A L O G V EI I.

Le pol. Ne crain pas, tout ira bien, Dieu aidant. Au ſurplus touchant les autres principaux articles de la police de Daniel, comme i’ay dit, ils ſont reſolus de les pratiquer en ſubſ‍tance, ſingulierement le 17 où il eſ‍t parlé d’eſlire au Maieur general, ou gouuerneur cinq ou ſix lieutenans, nõ pour commander tous à vn coup, ains vn apres la mort ou deſmiſe de l’autre, la mort dis-ie, qui en peut auenir ordinairement ou extraordinairemẽt par l’aguet ou poiſon de l’ennemy, pource que ce bon nombre de lieutenãts conſeruera le Chef & les membres en plus grande ſeureté : le Chef, pour autant que l’ennemy dira, pourquoy le ferons nous tuer ? Il y a des lieutenans qui feront poſsible mieux que luy. Les membres, pour ce que le Chef mourant ils ne ſeront pourtant deſprouueus de chef, comme il nous eſ‍t auenu en ce dernier maſ‍ſacre du mois d’Aouſ‍t, à noſ‍tre treſgrand regret & ruine.
Le Conſeil trouua auſsi fort bons les 22 23. & 24 articles de Daniel. Le 22 leur ſembla treſneceſ‍ſaire pour deux raiſons : l’vne pour empeſcher que aucun des chefs ou quelque autre citoyen, n’attente ny entreprene rien ſur & au preiudice de leur commun eſ‍tat & liberté ciuile : l’autre, pource que cela auenant, ou eſ‍tant fauſ‍ſemẽt cuidé & creu par le peuple & impoſé à quelcun des grands, le peuple aura dequoy s’en reſoudre en propoſant l’accuſation, & pourſuyuant l’accuſé ſi beſoin eſ‍t, pour le rendre conuaincu, le faire

condamner & punir ſelon que le merite le requerra.

L’hi.