mes effets que l’Euangile aſſ ailly a accouſt umé
de produire. Il a repouſſ é les efforts de l’ennemy,
& renforcé ceux qui le deffendoyẽt, pendãt qu’ils
ont eſt é au guet & ſur leurs gardes. Mais quand
ils ſe ſont endormis leur a laiſſ é coupper la gorge :
& en fin il eſt demouré entre les mains des
gens de bien ſans leur pouuoir eſt re arraché. Le
Seigneur a fait tout cecy ſe monſt rant grand & admirable
en la conſeruation des ſiens.
Le pol. Cela eſt ſans doute : or eſcoute, afin que
i’acheue de te dire, ce qui s’eſt paſſ é durant ce ſiege
de la Rochelle. Apres que les deputez de l’ennemy
& les noſt res eurent parlementé des moyẽs
de paix, voyant que nos freres de la Rochelle demandoyent
par leurs articles pluſieurs choſes cõcernans
toute l’Egliſe Françoiſe, & ne vouloyent
entendre à aucun accord, quoy qu’ils fuſſ ent merueilleuſement
preſſ ez, affligez & haraſſ ez, ſans que
de meſme le reſt e de nos freres receuſt vn bõ ſoulagement
en ſes oppreſſ es, remonſt rans qu’il n’eſt oit pas
honneſt e qu’vn de leurs membres ſouffriſt
peine ou plaiſir : ſans faire part & du mal & du
bien aux autres membres de leur corps. Voyãt,
dis-ie, qu’ils inſiſt oyent à cela, l’ennemy leur accorda
qu’ils peuſſ ent librement communiquer auec
ceux de Montauban, & ceux de Montauban
auec eux pour le benefice de paix.
Et de fait ceux de Montauban vindrent, comme
ie t’ay voulu dire, durant le ſiege à la Rochelle
auec memoires de nos autres freres, ſous ſaufconduit
de l’ennemy : & meſlerent leurs demandes
& celles qu’ils eſt imerent eſt re bon de faire,