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D I A L O G V EI I.

Autrement ils ne voyoyent point que l’alliance auec le Frãçois peuſ‍t ſeruir aux Polonois pendãt que la France ſeroit en vn tel galbuge & en vn ſi mauuais meſnage. Surquoy le tyran leur ayãt reſpondu qu’il auoit deſia tout pacifiié par ſon edit, leur en fit mõſ‍trer vne copie, laquelle ayãt veue & biẽ cõſideré les mots de l’edic‍t le trouuãt court & captieux en tout & par tout, ny voyãt riẽ auſ‍ſi qui fauoriſaſ‍t ceux de Sãcerre, que les ambaſ‍ſ. Polonois auoyẽt entẽdu eſ‍tre extrememẽt preſ‍ſez, eſmeus de la cõpaſ‍ſiõ de leur fait, ils firẽt inſ‍tãte requeſ‍te à la mere du tyran pour leur deliurãce. Et trouuans la l’Eueſque de Valence, ils le ſommerent de ſa foy donnee en Pologne touchãt les articles de paix. Mais la mere du tyrã qui ſauoit bien l’eſ‍tat des poures Sãcerrois, s'aſ‍ſurãt qu’auiourd’huy ou demain ils ſe rendroyent la hart au col à toute mercy, reſpondit que Sãcerre eſ‍toit à vn Seigneur priué, qui auoit eſ‍té offenſé par ſes ſuiets. Et que le Roy luy auoit preſ‍té ſes forces pour les chaſ‍tier, & ne luy vouloit faire tort anticipant deſ‍ſus ſes droits. L’Eueſque ayant auoué ce qu’il auoit promis & iuré, faiſoit ſemblant de prier pour ceux de Sancerre, affermant que iamais il ne fuſ‍t venu à bout de ſa charge enuers les eſ‍tats de Pologne ſans les voix, ſuffrages & faueur des Seigneurs & gentils hommes de la Religion. Cependant il prioit les ambaſ‍ſadeurs Polonais de luy donner relaſche de deux ou trois iours, pour ſe pouuoir acquiter de ſa promeſ‍ſe & qu’ils ne doutaſ‍ſent nullement que les choſes iroyent mieux qu’ils ne penſoyent.