Or vſoyent ils & la mere & l’eueſque de ceſt artifice
& renuoy pour auoir cependant leur plaiſir
de l’entiere euerſiõ des Sancerrois, qu’ils ſcauoyent
comme i’ay dit eſt re preſt s à ſe rendre,
pour euiter à mourir de male faim.
Les Polonois ſe voyãs ainſi rẽuoyez ayãs appris
par le bruit courant l’extremité des Sancerrois
retournent le lendemain trouuer la mere Catherine,
la prient & l’adiurent d’auoir compaſſ ion
des Sancerrois, qu’ils ne ſoyent pas pirement
traitez que les autres, qu’on donne bien le pain
aux chiens, qu’a plus forte raiſon le doit on fournir
aux Chreſt iens. & que la cruauté eſt par trop
grande, de vouloir faire mourir de faim ceux qui
(comme ils eſt oyent informez) n’auoyẽt en rien
failly : ſi d’auenture on ne veut appeller faute, ſeruir
à Dieu purement, & defendre ſa propre vie.
Partant la ſupplient d’y auoir eſgard.
A cela la bonne dame leur reſpõdit, que lon
traitoit leur compoſition & que de bref ils en auroyent
quelque bon contentement.
En ces entrefaites la compoſition que i’ay dit
de Sancerre fut faite, & portee à ſigner au tyran,
qui en blaſphemant reſpondit, comme il auoit
deſia dit quelques iours auparauant, que par la
mort Dieu il ne vouloit point de compoſition
& qu’il n’en ſigneroit point. Que par le ventre
Dieu il les vouloit voir manger les vns les autres.
Et de faict il ne l’euſt point ſignee, ſans ce
que ſa mere & ſes plus ruſez conſeillers luy remonſt reront
que s’il ne ſignoit ceſt e compoſitiõ
il gaſt oit tout ce qu’on pouuoit attendre de la