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D I A L O G V EI I.

Or vſoyent ils & la mere & l’eueſque de ceſ‍t artifice & renuoy pour auoir cependant leur plaiſir de l’entiere euerſiõ des Sancerrois, qu’ils ſcauoyent comme i’ay dit eſ‍tre preſ‍ts à ſe rendre, pour euiter à mourir de male faim.
Les Polonois ſe voyãs ainſi rẽuoyez ayãs appris par le bruit courant l’extremité des Sancerrois retournent le lendemain trouuer la mere Catherine, la prient & l’adiurent d’auoir compaſ‍ſion des Sancerrois, qu’ils ne ſoyent pas pirement traitez que les autres, qu’on donne bien le pain aux chiens, qu’a plus forte raiſon le doit on fournir aux Chreſ‍tiens. & que la cruauté eſ‍t par trop grande, de vouloir faire mourir de faim ceux qui (comme ils eſ‍toyent informez) n’auoyẽt en rien failly : ſi d’auenture on ne veut appeller faute, ſeruir à Dieu purement, & defendre ſa propre vie. Partant la ſupplient d’y auoir eſgard.
A cela la bonne dame leur reſpõdit, que lon traitoit leur compoſition & que de bref ils en auroyent quelque bon contentement.
En ces entrefaites la compoſition que i’ay dit de Sancerre fut faite, & portee à ſigner au tyran, qui en blaſphemant reſpondit, comme il auoit deſia dit quelques iours auparauant, que par la mort Dieu il ne vouloit point de compoſition & qu’il n’en ſigneroit point. Que par le ventre Dieu il les vouloit voir manger les vns les autres. Et de faic‍t il ne l’euſ‍t point ſignee, ſans ce que ſa mere & ſes plus ruſez conſeillers luy remonſ‍treront que s’il ne ſignoit ceſ‍te compoſitiõ

il gaſ‍toit tout ce qu’on pouuoit attendre de la

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