negociation de Pologne : que les Polonoys auec
leſquels ils n’auoyent encores rien conclu eſt ans
informez d’vne telle rigueur, s’en offenſeroyent
grandement & ſeroyent bien gens pour rebroſſ er
leur chemin ſans vouloir paſſ er outre à leur
charge.
Cela, di-ie, fut cauſe que le tyran la ſigna, Dieu
luy ayant par ſa prouidence fleſchy le cœur pour
ce regard. Voila le moyen duquel Dieu importuné
d’autre part par les prières des ſiens, & ayãt
ſon honneur par maniere de dire engagé à leur
conſeruation, s’eſt ſeruy pour la deluirance de
ces pouures Sancerrois. Et ne doute point auſſ i
que les nouuelles de la venue des Polonois, dés
lors qu’elles furent entendues à la Cour du tyran,
& au camp deuant la Rochelle, comme ie
t’a y dit, n’ayent eſt é aucunement cauſe de faire leuer le
ſiege & d’accommoder les affaires de
nos freres de la Rochelle.
L'hi. Ce ſont choſes merueilleuſes que les œuures
de noſt re Dieu. Et a y bien penſer, à vray
dire, on ne ſe peut remettre à la memoire l’iſſ ue
du ſiege de la Rochelle, de Sancerre, & du
ſiege de Soimmieres, dont tu me parlois n’agueres,
qu’on ne voye clairement & à l’œil que
Dieu y a monſt ré & fait paroiſt re : d’vne part l’innocence
& iuſt ice des ſiens : & d’autre part par
confequent l’iniuſt ice & infame deſloyauté de
ſes ennemis. Car l’eſt onnement des trahiſons
& maſſ acres ſi cruels & inopinez eſt oit plus
que ſuffiſant pour faire perdre le cœur aux plus
vaillans & aguerris.
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D I A L O G V EI I.