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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/365

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D I A L O G V EI I.

ſi miſerable eſ‍tat que nos Patriotes & tous nos voiſins nous meſcognoiſ‍ſoyent en plain iour : & que nul d’eux ne s’oſoit entremettre d’en dire vn seul petit mot, ou s’il le faiſoit à l'aduenture, c’eſ‍toit par maniere d’acquit. Mais ie te prie conte moy vn peu ce qui s’eſ‍t apres enſuyui de la pourſuite des Polonois.
Le pol. Ie te diray ce que i’en ſcay. Apres que la compoſition de nos freres de Sancerre fut ſignee par le tyran, ſa mere fit entendre aux Polonois que les Sancerrois eſ‍toyent contens & qu’ils auoyẽt ce qu’ils auoyent demãdé. Et au reſ‍te que quand les Polonois en ſeroyẽt d’aduis elle ſeroit bien aiſe de voir leur charge touchant les affaires de Pologne parfaite & accomplie.
Les Polonais bien aiſes penſans que nos freres de Sancerre euſ‍ſent eſ‍té bien traitez, monſ‍trerent d’auoir enuie de deſpecher le ſurplus de leurs affaires : Mais deuant que d’entrer plus auant ayant examiné & conferé l’edit du tyran auec les articles que l’Eueſque & Lanſac leur auoyent iuré & promis, & trouuant que l’edit eſ‍toit bien fort eſloigné deſdits articles : en ce principalement qu’ils promettent vne diligente inquiſition & ſeuere punition des maſ‍ſacreurs, desquels ce bel edit defend de parler ſeulement, & d’en renouueller la memoire : ils ſe reſolurent d’en ouurir propos au tyran. Et de faic‍t, l’eſ‍tans allé trouuer, ils luy firent vne roide & ferme inſ‍tance ſur l’execution deſdits articles que ſes ambaſ‍ſadeurs leur auoyẽt promis en ſon nom.