Le pol. On dit qu’il n’en auoit point d’autre que
l’occaſion de ialouſie, de tant que la Mole eſt oit
fauorizé d’vne jeune princeſſ e que ie ne nomme
point pour le reſpect de ſon mary, plus que le tyran
n’euſt voulu. Apres ie ſceu que pour ceſt e occaſion
meſme, le tyran voyant que ſon frere n’auoit
voulu faire deſpecher la Mole, fit vne nuict
deſſ ein luy-meſmes de l’eſt rangler dedãs la cour,
où la Molle eſt oit retourné apres le camp de la
Rochelle.
Et pour ce faire ſachant que la Molle eſt oit en
la chambre de la ducheſſ e de Neuers dãs le Louure,
il print auec luy le duc de Guyſe, & certains
gentilshommes que ie te nommeray iuſques à ſix,
auſquels il commanda ſur la vie d’eſt rangler celuy
qu’il diroit auec des cordes qu’il leur diſt ribua.
En ceſt equippage le tyran portant vne bugie
allumee, il diſpoſa à la ſortie de la chambre de la
ducheſſ e de Neuers, ſes compagnons bourreaux
ſur les briſees que la Mole deuoit prendre pour
aller à la chambre de ſon maiſt re le duc d’Alençon.
Mais bien ſeruit au poure ieune homme de
ce qu’au lieu d’aller à ſon maiſt re, il deſcẽdit trouuer
ſa maiſt reſſ e : ſans rien ſcauoir de la partie, laquelle
il ne pouuoit autrement eſchapper qu’en
deſcendant en bas, comme il fit au lieu de monter
à ſon maiſt re, comme les autres le penſoyent.
L’hi. Voila vn ieune homme perdu, s’il ne prend
garde de bonne heure aux embuſches de ce tyran.
Le pol. Il a beau ſe donner de garde : s’il ne prent
l’expedient de Bodille : & s’il ne fait, comme l’on