dit, d’vne pierre deux galands coups, deliurant
ſoy & ſa patrie de ce monſt re pernicieux, & mettant
le duc en ſa place : maintenant que l’autre eſt
bien loin. Autrement ceſt fait de la Mole : le tyran
iamais ne pardonne à pas vn de ceux qui le
faſchent, quelque mignon de cour qu’il ſoit. Et
ie t’en diray vne preuue que poſsible tu ne ſcay
pas.
L’hi. Ie t’en ſupplie. Ie ſuis tout preſt de t’eſcouter,
ſi c’eſt quelque preuue nouuelle qui puiſſ e ſeruir
à l’hiſt oire.
Le pol. Ce que ie te veux dire, n’eſt pas nouueau à
quelques vns qui me l’õt dit pour choſe ſeure. La
plus part ignore le fonds de la trahiſon du tyran :
& cecy me ſemble tout propre pour aider à bien
l’eſclarcir.
Tu ſcay que Lignerolles fut tué à Bloys la cour
y eſt ant, & que le bruit courut entre aucuns, que
le roy de Pologne, qu’on appelloit lors Monſieur
l’auoit fait tuer pour auoir deſcouuert au tyran
vn paquet d’Eſpagne qui venoit à Monſieur, traitant
de quelques intelligences ſecretes auec l’Eſpagnol.
Autres penſoyent que c’eſt oit ſimplement
Villequier, qui pour deſmeller ſa querelle s’eſt ãt
accompagné de ſes amis, auoit anticipé ſur Lignerolles
luy en preſt ant vne dans le ſein.
Mais voicy la vraye occaſion de la mort de Lignerolles que
i’ay apprins eſt ant en Cour, de la
bouche d’aucuns des grands, qui cuidoyent que
ie fuſſ e encores Papiſt e.
Le tyran & ſa mere qui deſiroyent ſur toutes