choſes faire mourir l’Amiral & d’exterminer tout
le reſt e des Huguenots de la France. Apres auoir
cerché dés la paix de l’an 1570. parmi tous ſes ſuppoſt s
& courtiſans vn qui fuſt aſſ ez habile à leur
tracer quelques moyens pour executer ſubtilement
leur proiect , puis que la force ny auoit de
rien peu ſeruir. S’aſſ eurans qu’il n’y auoit aucun
à leur gré mieux auenant à forger vne laſcheté,
quelque beſt e qu’il ſoit, au reſt e, pour l’inſigne
meſchanceté qu’il nourrit dans ſon courage, que
l’Italien Birague, Gardeſeaux : ne voyans pas auſſi
qu’il y en euſt vn qui ſceuſt mieux garder leur
ſecret.
L’ayans fait venir à eux, luy communiquerent
leur deſſ ein & volonté : & luy donnerent charge
expreſſ e d’auiſer de tout ſon pouvoir à leur tracer
ce qu’il croiroit pour ſeruir à l’execution de
leurs deſirs.
Birague ſe voyant de tant honoré, tout aiſe de
ce qu’on l’auoit prepoſé en affaire ſi important
aux autres de ſa nation, leur promit de faire en
ſorte qu’ils auroyent contentement.
Il ne faut pas douter (ie diray cecy en paſſ ant)
qu’il ne ſe promiſt dés lors d’auoir l’eſt at de Chãcelier
qu’on luy a du depuis baillé en recompenſe
de ce ſeruice.
Quelques iours ſe paſſ erent durant leſquels,
(comme tu peux penſer) le vilain eut beau diſcourir
tout à loyſir & à part ſoy de ce qu’il iugeoit
neceſſ aire.
A la fin il ſe reſolut qu’il eſt oit du tout expedient
de mettre en auant de traict er & reſoudre à
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