quelque marché que ce fut le mariage de la ſœur
du tyran auec le prince de Nauarre, afin de pouvoir
attirer par ce cordeau les Huguenots, l’Amiral auec
la Nobleſſ e à la diſcretion de la cour.
Que pour faciliter ceſt affaire, il ne falloit nullement
pardonner à beaux ſemblants, preſens, promeſſ es,
& autres telles attrapoires & eau benite de
cour iuſques qu’on les viſt dans Paris, où la cour
pour ceſt e occaſion ſe remueroit au beſoin : eux y
eſt ãs venus, recueillis & careſſ ez qu’il falloit pour
le temps des nopces leur dreſſ er vn fort à plaiſir
bien trouſſ é & bien equippé, comme à mode de
guerre, au Pré aux clercs, ou pres des Tuyleries,
ſous couleur de faire exercer les courtiſãs, les vns
à aſſ aillir, les autres à deffendre le fort pour l’esbat
& paſſ etemps des dames. Qu’il eſt oit de beſoin
de faire que l’Amiral fuſt le chef des aſſ aillans :
& qu’il fuſt ſuyui des gentilshommes de la
Religion, qui lors ſe trouueroyent en cour, deſquels
il ne falloit pas douter qu’il ne s’en trouuaſt
vn bon nombre : & que ceux qui deffendroyent le
fort fuſſ ent des plus feaux & aſſ eurez courtiſans,
Capitaines & ſoldats du tyran : deſquels les chefs
auroyent le mot de guet de tout ce qu’il leur faudroit faire.
Qui ſeroit, ſelon ſon auis, de charger
à plomb leurs harquebouzes, les encarrer & tirer
droit à l’Amiral & à ceux de ſa trouppe, leur courre
ſus à bon eſcient, & les tuer, comme qu’il en
fuſt , apres auoir fait quelque ſemblant au commencement
de combatre & de ſe deffendre ſeulement
pour le plaiſir.
Que cela fait on viendroit facilement à bout