Le Cheualier ne faillit pas à s’aquitter biẽ de
ſa charge, laiſſ ant Villequier reſolu, armé & accõpagné
de meſmes. Mais Villequier en trouuant
Lignerolles, ſeigna du nez ſans l’oſer attaquer
comme le tyran deſiroit.
Qui fut cauſe que le tyran l’ayant ſceu manda
querir Villequier, & apres luy auoir dit des pouilles,
luy defendit de ſe trouuer iamais deuãt luy,
s’il ne tuoit à ce coup Lignerolles : luy donna
vne eſpee bonne & bien trenchãte & l’arma luy-meſmes
de ſon iacque de maille, cõmandant au
cheualier de l’accõpagner mieux que la premiere
fois de gens, qui ne fiſſ ent point faute de tuer
bien mort Lignerolles, & qu’il le leur diſt de ſa
part. Ce commandement fait, la partie fut dreſſee
de nouueau en laquelle le Cõte de Mansfeld
papiſt e qui pour lors eſt oit à la Cour & S. Iean
de Montgomery & quelques autres gentils-hommes
accompagnerent Villequier, qui eſt ant allé
tout reſolu trouuer le poure Lignerolles, l’attaqua
de cul & de teſt e, le bleſſ a, & comme il s’enfuyoit
la bonne aide de ſa quadrille l’ataignit &
porta par terre d’vn coup d’eſpee à trauers le
corps. Ainſi mourut le beau fils Lignerolles l’vn
des fauoris de la Cour.
Quant au deſſ ein, que ie t’ay dit baſt y par le
garde-ſeaux Birague, cõbien que l’on dreſſ a ſuyuant
ſa trace, le fort pour le temps des nopces :
toutesfois, pource que l’on ſentit que l’Amiral
ne vouloit point eſt re de la partie , & que bien
peu de nobleſſ e de la Religion y voudroit aſſ iſt er :
le tyran fut contraint, pour aſſ ouuyr ſon laſ-