che deſir, de prendre vn autre expedient par l’aduis
de ces premiers conſeilliers & du Duc d’Aumale
& de Neuers, auxquels il communica le
fait vn peu auant les nopces.
En ces entrefaites le Duc de Guiſe, qui doutoit
que l’Amiral auquel il portoit particuliere inimitié,
luy eſchappaſt & qu’il ſe retiraſt de la Cour,
comme il en auoit enuie, luy fit tirer le coup
d’arquebouſade que tu ſcay le vendredy deuant
le maſſ acre. Qui fut cauſe qu’ils changerent encore
leur proiect , faiſans à l’œil & ſelon l’occurrence
(au deſceu de ceux à qui ils auoyent cillé
les yeux auec leurs careſſ es de Cour) leur traiſt reſſ e
& deſlovalle guerre ſur les gens de bien,
mal-auiſez. Voila ce qu’en i’en ay peu apprendre
de plus veritable en la Cour.
Hiſt oriog. Ce fait eſt autant remarquable
que nul autre de ceux que tu m’as recité afin que
vn chaſcun cognoiſſ e la deſloyauté des tyrans :
& que les Courtiſans apprennent ce qu’ils en
doyuent eſperer.
Le pol. C’eſt merueille qu’en voyant tant d’exemples
apparens, voyant le danger preſent,
perſonne ne ſe veut faire ſage au moins aux deſpens
d’autruy : & que de tant de gens qui s’approchent
ſi volontiers des tyrans, il n’y a pas
vn qui ait l’auiſement & la hardieſſ e de leur dire,
ce que dit le regnard au lion (qu’on dit eſt re
le Roy des beſt es, qui faiſoit, comme dit le
conte, le malade dans ſa taſniere) ie t’irois voir
luy dit-il (Sire) & bien ſouuent de bon cœur :
mais ie voy tant de traces de beſt es qui vont en