Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
277
MANDRIN.

Les lecteurs no seront pas trop fâchés de savoir comment il s’en tira très simplement. Il augmenta les gabelles, octrois de douanes, de deux sous par livre, greva l’impôt dircct d’un vingtième en sus des deux dont on l’avait déjà surchargé, inventa les emprunts et commença la banqueroute. Paris chantait bénévolement :

gros Si c’est du Fleury,

Ce n’est pas du joli ! Cependant nos contrebandiers reprennentleur route sous la conduite de Mandrin ; nous les retrouvons le lendemain à Châtillon-les-Dombes, où Mandrin, le chapeau à plume sur la tête, le pistolet au poing, invite le receveur des gabelles à lui compter sur-lechamp 2500 livres. Puis, le lendemain, il menace un des faubourgs de Lyon, qu’il eût sans doute aussi facilement occupé que Bourg, nalgré les démonstrations de la milice urbaine. pit

Puis nous le revoyons successivement à Charliea, à Roanne, à Thiers, en Auvergne, au Puy. partout soulageant les caisses de leur or, faisant ouvrir les prisons, rendant la liberté aux détenus. A Thiers, il entre à la tête de 125 hommes à cheval et de 98 chevaux de bât, chargés de tabac et d’étoffes ; il prend dans les caisses 8040 livres en or. Après avoir parcouru toute cette partie de la France, nos bandits entrent en Savoie par Saint-Amour, SaintLaurent, les Rousses et Gex. Ils devaient avoir fait au moins 250 lieues. On nenous dit pas de quelle somme, sans doute très considérable, ils avaient vidé le trésor public.

Ce fnt probablement lors de cette rentrée de Mandrin en Savoie par Gex, que Voltaire, qui venait de