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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. tivement aux occupations qu’il a rêvées pour son frère. Il lui dépeint le bonheur que lui cause son indépendance et continue :

<Un souci qui n’a pas laissé que de me préoeceuper, était de savoir si Aurèle réussirait, vu que j’éprouvais de l’inquiétude de le lancer ainsi tont d’un eoup dans le grand genre, pour lequel il faut un talent supérieur. C’est pourquoi je l’ai fait travailler d’abord d’après mes tableaux, ce qui l’a captivé et m’a amené à la penséc qu’une reproduction de mes ceuvres par vure, qui les ferait eonnaître au public, nous serait profitable à tous deux. Néanmoins, pendant ce temps ou n’a pas perdu de vue la peintnre, et Aurèle a poursuivi des études capables de l’amener à eréer des euvres originales. Les premiers tableaux qu’il a achevés étaient des intérienrs. Il me semble, à moi, que c’est le bon chemin à suivre, vu que celui qui étudie ce genre-là d’après nature a sous les yeux tount ce qui lui est indispensable : la couleur, l’ensemble et les lignes ; il n’a besoin que de copier ce qu’il voit. Je suis, d’ailleurs, certain qu’un artiste qui commence de cette manière, travaille avec plus de plaisir et plus de succès, que s’il lâche la bride à son imagination, à laquelle il ne peut pas obéir parce que les moyens lui manquent. A côté de ça, je peux me féliciter, vu qu’Aurèle s’est fait. A présent, il nelui manque qu’une ehose, c’est d’être lui-même ; aussi je pense qu’un voyage qui le soustrairait pour un temps à mon influence, qui est trop forte, lui serait avantageux. > Les lignes que nous venons de eiter montrent avec quel sérieux Léopold envisageait l’avenir de son frère. Il n’a qu’nn sonei, mais en cela il est infatigable : c’est de former Aurèle, d’en faire un maître capable, d’enlever à son jeune associé les épines, le dur labenr qu’il a la

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