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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 305

dû faire lui-même, surtout la peine de gravir comme lui tant de sentiers improductifs. Le frère afué avait, d’ailleurs, démêlé tout d’abord chez l’enfant, plus tard chez le jenne homme, la direction à prendre pour arriver au but, en donnant à des movens naissants toute leur expansion dans l’avenir. Léopold, d’autre part, devait se féliciter d’avoir trouvé daus son frère un compagnon avee qui il pouvait se mesurer, tout en lui apprenant à recneillir chaque jour une expérience et des enseignements. Aussi, de ce moment, voit-on une énergie nouvelle qui semble animer l’homme et l’artiste ; son talent se développe, prend un cacliet de puissance sérieuse ; même la sévérité un peu triste de son caractère, qui surprenait souvent ses amis, fait place à des sentiments plus doux, à de la gaîté, à un enjouement dont ses lettres gardent la tracc : « Le bon Aurèle, écrivait Léopold, est bien le meilleur être que je connaisse, et comme je suis heureux de l’avoir auprès de moi ! Un caractère si calme, si content, qu’on a besoin de ça pour jouir de la vie et pour faire plaisir aux autres ! C’est pour moi une joie que de le voir, de l’entendre, en un mot, il est mon orgueil. » C’est avec plus de chaleur encore et de reconnaissance qn’il s’exprime vis-à-vis de ses seurs : « Aurèle, écrit Léopold, ce frère intelligent et sensible reste ici… Toutes scs idées sont si raisonnables et témoignent d’un si grand fonds de contentement d’esprit, que j’en bénis le ciel. Notre Benjamin, je le vois venir, arrivera à une position singulièrement désirable. Sa santé est aussi vigoureuse qu’on pouvait s’y attendre, et sa manière de voir et de penser est exempte de ces défants qui atteiguent ceux qui veulent trop. Dieu le bénisse et vous bénisse, vous, mes sœurs chéries ! » Quand Aurèle arriva chez son frère, celui-ci avait 20