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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. son atelier dans la maison no 15 de la Via Felice. Cet atelier était le siège d’une vie originale, eomme nous le montre encore anjourd’hui un tablean d’Aurèle (ce tableau peint en 1830, ainsi que nous l’apprend une note d’Aurèle dans le catalogue général qu’il a laissé de ses euvres, fut vendn à M. Marcotte, l’ami le plus intime de Robert. Un duplicatum se trouve dans la possession d’un parent de la famille, M. SchneiderPerret, à la Terrasse, à Bienne). La grande salle, suivant la coutume romaine, était pavée en carreaux et derrière les cloisons recouvertes de toiles se jouaient, s’ébattaient, folâtraient des troupes innombrables de rats, pour la plas grande joie des habitants du lieu. A côté de eela, contre les murailles, sur les tables, par terre sur le pavé, un lunxe de décors étranges, ce qui donnait à toute la pièce nne apparence absolument pittoresque. Léopold Robert avait mis à profit son séjour dans les prisons pour acheter une foule de costumes, d’armes, d’ustensiles de toutes espèces, nécessaires pour habillerses modèles et meublerses tableaux ; ils sont encore la propriété de la famille et lui rappellent ce qu’était à Rome l’apparence véritablement fantastique de l’atelier du peintre. A côté de ces accessoires ne manquaient pas les visiteurs, visiteurs de haut, moyen et bas parage, campagnards aux éclatants et élégants costumes, artistes qui venaient tous les jours rire et plaisanter avec les deux Robert. Quelle attraction qu’une vie semblable pour l’imagination d’un débutant, tiré tout à coup du sein d’une paisible vie de famille pour entrer soudainement dans une existence anssi active, aussi agitée et diverse. Aurèle se mit avee ardeur à l’étnde, il copia les tableaux de son frère, et ici l’apprentissage qu’il avait fait dans sa ville natale lui vint absolument à point