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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 307

et le servit à merveille, vu que l’art de la gravure offre cet avantage qu’il exerce l’eil et la main, apprend la ligne et facilite par cela au peintre le moyen de rendre bien clairement les masses. De là aussi les progrès rapides d’Aurèle et sa réussite dans son art. Elle lui rapporta un joli gain et nous donne, à nous ses descendants, le moyen de contempler la collection de toute l’euvre de Léopold dans une suite de copies vraiment magistrales. Ce portefeuille inestimable, remis par un acte de la dernière volonté de Léopold, après sa mort, entre les mains d’Aurèle, est la propriété de la famille. Les copies sont faites au quart de la grandeur de l’original, partie à la pointe, partie à la sépia on à l’encre de Chine, exceptionnellement à l’aquarelle. Dans quelques-uns des dessins au crayon on reconnaît la inain du commençant, ils décèlent une sorte de maladresse tant soit peu lourde, laquelle reporte aux anciennes lithographies ; mais l’élève ne tarde pas à prendre de la pratique et nous pouvons signaler des pages comme étant d’une étonnante exécution. N’eussions-nous que ces reproductions seules, elles suffiraient à montrer jusqu’à quel point les deux frères s’étaient identifics, et rien que le dévouement le plus tendre pourra donner jamais la faculté de deviner de la sorte les mystères intimes d’un esprit étranger, de pénétrer si profondément ses secrets. Ce sont là des témoignages d’une existence heureuse, tranquille, occupée, troubléc toutefois momentanément par la nouvelle de la mort violente que s’était donuée Alfred, le frère aîné de nos deux peintres !. Il s’ôta la vie par suite d’un chagrin d’amour (Fenillet de Conches).