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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. A cette époque, les travaux originaux ne manquent pas. Dans l’année 1823, un incendie détruisit la basilique de Saint-Paul hors des murs. Des couvreurs avaient laissé un réchaud allumé sur le toit, le vent qui s’était levé en tempête chassa des charbons incandescents sur la charpente qui prit feu, et l’élément destructeur se jona si bien de tous les efforts de ceux qui étaient aecourus pour éteindre, qu’au bout de cing heures une des plus grandes hasiliques chrétiennes n’offrait que l’image de la destruction. L’aspect du foyer et des ruines était un spectacle grandiose. Les colonnes marquant la longueur de l’ódifice demcuraient encore debout ; an plafond béant, effondré par places, blenâtre et souillé de fumée, pendaient les lambeaux des anciennes mosaiques, tandis que dans le cheur une image du Christ semblait regarder d’un eil désolé cette dévastation. Qu’on mette sur tout cet ensemble les couleurs, qu’on y ajoute les restes de dorures, les fragments de marbres jetés pêle-mêle, inconscients au milicu de ces décombres, y brillant d’un dernier éclat, et l’on aura une faible idée de la grandeur et de la tristesse de cette scène. Si Saint-Paul hors des murs avait été jusque-là le but du pèlerinage des fidèles, de ce jour il le devint des artistes qui s’y rendirent en foule, s’apprêtant à y découvrir à chaque instant de nouvelles beautés. Léopold Robert, dès le lendemain de l’incendie de Saint-Paul, s’y était rendu ; il y fit un tablean qui représente le cheur de la basilique, tandis qne sur le devant une tronpe de moiues désolés s’occupent à fouiller les décombres. Le sculpteur Thorwaldsen, quand il vit ce tableau (qui est au musée de Neuchâtel), en fut si enchanté qu’il chargea aussitôt Aurèle de lui en faire le dupli-