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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 311

refit le même tour, mais cette fois avec un troisième compagnon, avecle peintre Burckhardt, de Bâle. Dans une lettre à sa famille, Léopold raconte son expédition sur le ton de la bouffonnerie. Nos voyageurs n’ayant qu’une médiocre cnvie de traverser la ville le sac au dos commo trois conserits, il fut résolu qu’on louerait un fiacre, anx fins de se faire voitnrer jnsqn’à la Porte Saint-Sébastien. De là on gagnerait la campagne romaine, en suivant la Via Appia. Sur le chemin, Léopold eut à soutenir un incessant combat avec les chiens, quitte même à leur livrer bataille, ce qui fournit un intermède pas mal divertissant. Quand les forees commençaient à déeliner, on entonnait une chansou suisse, chose, an dire de Léopold, laqnelle doit sontenir le courage de tout bon citoyen. Mais peu à pen les fatigues arrivèrent ; elles arrivèrent même pas mal cuisantes et se firent sentir jusqu’à l’impertinence. Un coquin de marchand avait mal équipé l’avant-garde, ce qui veut dire Léopold, moins

pratique et de méchants souliers qui l’étaient encore bien moins.

L’arrière-garde se déclarait pour sa part encore plus mal accommodée ; elle avait passé son hiver dans la mollesse, clle s’était abandonnée au plaisir, ce qui — en lui livrant un havre-sac on ne peut pas faisait

qne son corps ayant gagné en embonpoint, se quart d’heure gêné dans la rapidité de trouvait

pour le

ses mouvements, et à la longue lui rendait la marche doulourense. En revanche, le centre, -notre Aurèle, digne de tout éloge, était an-dessus d’aucun reproche. Le centre représentait à lui seul la jeunesse, la force de l’armée, qui par bonté d’âme, outre son propre bagage, se chargeait encore de temps en temps du bagage de l’arrière garde.