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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. Le lendemain matin, quand nos voyageurs quittèrent Albano, force fut, la sagesse le voulait, de se faire accompaguer par une escorte à cheval. Nos gens se fiant à leur bonne étoile, on ne commanda l’escorte que jusqu’à Genzano ; de là on poursuivrait sa route au petit bonheur. Les voyageurs, arrivés tard à Cisterna, demandèrent où était la locanda nobile, l’hôtel des grandes gens ; on les conduisit à une étable où pullulaient les insectes de toutes les sortes. On supporta l’incombance d’un ceur joyeux. Les amis demeurèrent quatre jours à Cisterna. Les deux jours suivants, Léopold les passa dans la campagne, parmi les pâtres gardeurs de buffles ; il avait en tête l’idéal de son moissonneur appuyé sur le joug et dans ses lettres ne parle qn’avec enthousiasme des belles impressions qu’il éprouve, elles vont lui faciliter sou travail. La vie au centre de ces fermes lointaines ne laissa pas que d’en imposer à nos voyageurs : « Représentezvous, écrivait Léopold à sa famille, jusqu’à quel point tout se pratique ici sur une grande échelle ; dans une seule ferme il y a trois mille buffles et par jour on fait de einq à six cents quintaux de fromage. » Cependant, voici qu’un nouveau compagnon était venu sejoindre à la petite caravane : le peintre Schnetz. Nos voyageurs repartirent ; ils franchirent la montagne, passèrent par Sczzi, Pipperno et Fossa Nuova, tous lieux depuis les derniers événements en mauvais renom. Enfin on arrive à Sonnino. Dans ce temps cc vaste nid de brigands u’offrait plns que l’aspeet d’une paisible petité ville de montagne, laquelle avec ses rues étroites, montantes et les beaux types bruns qui les animaient enchanta nos quatre artistes. C’est ici que se termine l’odyssée des voyageurs. Léo pold, en compagnie de Schnetz, regagna la ville éternelle et