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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 313

son atelier, pendant qu’Aurèle ct Burckhardt saient jusqu’à Naples, on ils passèrent un mois et d’où ils revinrent chargés d’un riche butin. Depuis longtemps déjà Aurèle Robert nourrissait la pensée de transporter ses pénates de Rome à Paris. Léopold, son frère même, l’y encourageait, il craignait que son influence prolongée ne finît par nuire à l’originalité d’Aurèle. Toutefois une cireonstance se présenta pour mettreune emtrave momentanée à ce projet, Voici ce qu’écrit Léopold à M. de Meuron : « Comme vous l’avez appris par ma dernière lettre, mon frère passera encore tout l’hiver à Rome et par la raison que voici : vous savez qn’en fait d’art on n’avance que par bonds, de degrés en degrés. Jamais la chose ne m’avait été aussi frappante que dans le cas présent. Aurèle, sur le point de commencer avant son départ un très grand tableau, a choisi un sujet très difficile qu’il a rendu avec un rare bonheur. La poustoile

a quatre pieds de hanteur, trois pieds et demi de largeur, et les figures joucnt le rôle principal, vu qu’il y en a qui ont deux pieds et demi de haut. Le tableau représente un événement qui a eu lieu à la cascade de’Terni, il y a quelque chose comme dix années. Trois moines qui passaieut furent emportés, vu que le batelier trop jeune fut incapable de maîtriser le courant. Le mo

nés se voient entraîner vers l’abîme. Aurèle est allé nt choisi est eelui où ces infortusur les lieux puiser des inspirations, afin de se rendre compte de la scène. Cette course lui a réussi à merveille ; sans cela il n’aurait jamais osé se hasarder. Tous ceux qui ont vu ce premier jet ont été surpris de la puissance d’expression et de l’habileté d’exécution. C’est pourquoi, voyant son succès, je l’ai engagé à commencer sans tarder un tableau encore