AURÈLE ROBERT. deux frères prirent leurs quartiers chez d’anciens amis, dans la maison du peintre Gassies. C’est chez Gassies aussi que demeurait Jean-Jacques Ulrich, de Zurich, qui se fit plus tard un nom comme peintre de marine et comme paysagiste. Les Robert l’avaient connu dans leur séjour à Rome et ses directions à Paris leur vinrent absolument à souhait. Il semblait vraiment que, cette fois, le plus grand bonheur fût tombé en partage aux deux frères. Léopold était arrivé à ce qui devait être le point culuminaut de sa carrière. Ses tableaux, celui des Moissonneurs surtout, avaient causé au salon une sensation immense et attiraient à l’artiste, où qu’il se présentât, tous les suffrages. Le roi lui remit lui-même la croix de la légion d’houneur. Aurèle aussi obtint la récompense qu’il unéritait. Il reçut une médaille d’or de la main de Louis-Philippe, pour ses tableaux du Pâtre romain et des Moines de Terni, et le monarque l’accompagna de ces mots encourageants : « Si vous ne reeevez pas aujourd’hui la croix d’honneur comme votre illustre frère, je ne tarderai pas, j’en suis assuré, à vous la remettre ; souvenez-vous que noblesse oblige. »
Cependant, quelles que fussent les distinctions, les preuves d’estime incessantes dont on accablait Léopold, sa nature contenue et timide, inclinant déjà à la tristesse, ne se sentait point satisfaite ; la vie agitée, turbulente de la capitale de la France ne lui agréait guère. Il repensait sans cesse à l’Italie, ce pays de ses rêves, coù, disait-il, on est tranquille, on sait que l’on vit et que l’on peut penser. » A la Chaux-de Fonds non plus il ne séjourna pas longtemps ; la ville était déjà alors en proie à des troubles politiques ; ils impressionnèrent péniblement