Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/326

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
316
AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. deux frères prirent leurs quartiers chez d’anciens amis, dans la maison du peintre Gassies. C’est chez Gassies aussi que demeurait Jean-Jacques Ulrich, de Zurich, qui se fit plus tard un nom comme peintre de marine et comme paysagiste. Les Robert l’avaient connu dans leur séjour à Rome et ses directions à Paris leur vinrent absolument à souhait. Il semblait vraiment que, cette fois, le plus grand bonheur fût tombé en partage aux deux frères. Léopold était arrivé à ce qui devait être le point culuminaut de sa carrière. Ses tableaux, celui des Moissonneurs surtout, avaient causé au salon une sensation immense et attiraient à l’artiste, où qu’il se présentât, tous les suffrages. Le roi lui remit lui-même la croix de la légion d’houneur. Aurèle aussi obtint la récompense qu’il unéritait. Il reçut une médaille d’or de la main de Louis-Philippe, pour ses tableaux du Pâtre romain et des Moines de Terni, et le monarque l’accompagna de ces mots encourageants : « Si vous ne reeevez pas aujourd’hui la croix d’honneur comme votre illustre frère, je ne tarderai pas, j’en suis assuré, à vous la remettre ; souvenez-vous que noblesse oblige. »

Cependant, quelles que fussent les distinctions, les preuves d’estime incessantes dont on accablait Léopold, sa nature contenue et timide, inclinant déjà à la tristesse, ne se sentait point satisfaite ; la vie agitée, turbulente de la capitale de la France ne lui agréait guère. Il repensait sans cesse à l’Italie, ce pays de ses rêves, coù, disait-il, on est tranquille, on sait que l’on vit et que l’on peut penser. » A la Chaux-de Fonds non plus il ne séjourna pas longtemps ; la ville était déjà alors en proie à des troubles politiques ; ils impressionnèrent péniblement