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AURÈLE ROBERT.

AURĖLE ROBERT. 317

Léopold Robert, dont ils choquaient les instinets conservateurs. A la fin d’octobre ou au commencement de novembre, il était de retour en Italie, à Florence, où il séjonrna quelques mois, l’esprit plein de plans et de projets grandioses, vu qu’il s’agissait pour lui d’entreprendre son tablean le plus grand, le plus fameux, malheureusement le dernier. Aurèle, en revanche, passa quelque temps auprès des siens et s’y essaya dans la peinture de genre ; c’est de cette époque que date son ravissant petit tableau d’uno Lucernoise sortant son enfant du bain. Toutefois Aurèle ne pouvait trouver sur le sol natal les encouragements dont il avait besoin ; c’est pourquoi il retourna à Paris et y resta jusqu’au milieu de l’année suivante 1832, en partie occupé à peindre des tableaux de genre, en partio songeant à la manière de répandre l’evre de son frère par la gravure. Sur ces entrefaites,

– on était en février 1832, Léopold avait transporté son domieile à Venise, où il désirait vivement voir arriver son frère. Assombri, tourmenté par ce qu’il appelait la mauvaise réussite de ses travaux, Léopold espérait, avee le retour d’Aurèle, voir recommencer les heureux jours d’autrefois. « J’attends, écrivait-il à un ami, mon frère Aurèle qui, je l’espère, m’apportera avec lui un sort moins malheureux, car le mien est depuis longtemps un sort grandement à plaindre. » —Il écrivait à Aurèle : « Je t’assure, mon cher Aurèle, que je serai bien joyeux de revoir Ulrich iei, et je vous somme tous les denx de venir On peut vivre iei économiquement, y travailler tranquille ; on trouve mille sujets intéressants qui excitent au travail. Je m’y sens moimême entraîné, malgré l’ennui que me cause mon état, dont vous vous serez bien aperçus par mes