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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 319

sa femme et son enfant, une de ces scènes gracieuses qu’on voit à toutes les heures de la journée autour des fontaines de Venise on sur los bords du Grand-Canal. Dès lors, son goût premier le reprit et c’est avec la puissance de sa volonté et le talent que lo cicl lui avait donné, qu’il se mit à peindre sous toutes ses faces l’objet de sa prédilection, l’église de Saint-Mare. « Eglise merveilleuse, écrit un Français, sombre, pourtant pleine d’éclat ; tout y est lumière, c’est une étincelle au milieu des ténèbres. Ruisselante d’ornements d’or, ornée des pierres précieuses les plus rares, elle ressemble à une armure pleine de goût ; sa richesse de peintures rappelle les parchemins imagés du nmoyen âge. Des légendes, des versets clairs de sens bien que souvent difficiles à saisir, s’unissent dans une lumière donteuse à des peintures symboliques. Des milliers d’apparitions, des apôtres, des saints, des martyrs vous regardent le long des murailles, du haut des voûtes ; figures d’une apparence barbare, lesquelles, à ne s’y point méprendre, vous rappellent leurs puissants ancêtres, créations de la plastique grecque. > Aurèle se mit sans relâehe à étudier la cathédrale de Saint-Mare et, de fait, ce n’était pas besogne, vu que Saint-Marc est un monument où, depuis le onzième siècle, chaque âge a laissé quelque chose de remarquable. Les Vénitiens regardaient l’église de leurs doges comme ils auraient fait leur trésor, auquel dans la paix et dans la guerre ils ajoutaient sans cesse ce que l’une et l’autre leur faisaient acquérir de ráre et de précienx. Aussi depuis le quadrige de Néron (les chevaux de Corinthe) jnsqu’aux produits de la plus ancienne plastique de Bysance, pour arriver à la dernière renaissance, toutes les époques de l’art d’occident et de l’art d’orient se trouvent une médiocre