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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. représentées. Qu’on ajoute à ces trésors la disposition de l’édifice, son charme, la magnificence des coulenrs. leur jen, les perspectives s’ouvrant pour l’eil à ehaque pas nouvelles, et l’on comprendra quel champ infini, illimité s’étale là devant l’artiste. Anssi le nombre des études de Saint-Mare faites par Aurèle Robert pendant ses trois séjours à Venise est-il vraiment étonnant. Sans parler de nombreuses aquarelles rendant l’emsemble du monument, les simples études de détails formeraient une véritable légion. Icirien n’est négligé, pas même la particularité la plus légère, membrure que l’eil pent à peine distinguer ; elle est rendue avec exactitude. Les statues des apôtres ont été prises par Aurèle de différents côtés, enfin des cahiers entiers ne contiennent que des mosaïques ou des fragments. d’ornements traités avee l’amour, l’exactitude rigoureuse qu’aurait pu y mettre un archéologue. Le nombre des tableaux qu’ex écuta Aurèle est important : Saint-Marc est consigné vingt-deux fois dans le catalogne de son euvre ; quatorze intérieurs, l’église prise de différents points de vue, quatre baptistères et deux vues de la chapelle de Saint-Zéno. Ce qui caractérise toutes ces ceuvres, c’est le zèle touchant de l’artiste, ne négligeant ni sacrifices, ni peines, pour donner à son muvre à la fois l’ensemble et la perfection des détails. Ici, il faut le dire, il était puissamment aidé par le don qu’il avait de rendre les intérieurs, par son bonheur dans le choix des points de vue, par sa connaissance intime de la perspective linéaire et aérienne, si bien qu’on éprouve l’illusion d’avoir devant soi l’atmosphère au sein de laquelle se mouvaient ses figures. Enfin Aurèle Robert, en présence des objets qu’il voulait rendre, possède cette faculté rare, avec la lumière dont il disposait en maître,