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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. rizon, on sent doublement jusqn’à quel point notre bonheur terrestre ne tient vraiment qu’à un fil, et comment d’un jour à l’autre nous pouvons être aPpelés à déployer toute notre énergie, toute notre force de volonté. C’est pourquoi il est infiniment important de ne jamais laisser dominer son énergie par la nonchalance. > Enfin il ne manque pas de jugements d’Aurèle Robert dans le domaine qui lui est propre et où il rencontre son fils, c’est-à-dire l’art. Paul avait manifesté le désir d’avoir l’avis de son père sur l’étude de la draperie et sur l’emploi qu’on doit faire du mannequin. D’après l’expérience que j’ai faite, lui répond son père, je ne peux te dire que peu de chose, vu que je ne me suis servi du mannequin que pour denx petits tableaux peints à Paris en 1831 et 1832. En revanche, je te parlerai des expériences qu’a faites ton oncle Léopold, qui ne reculait jamais devant aucune tâche, laquelle pouvait être utile à ses travaux, et néanmoins qui ne voulut jamais acheter un mannequin, parce qu’il regardait le procédé du mannequin comme une chose sotte. C’était là son expression pour marquer l’énorme distance qu’il y avait, à ses yeux, entre des plis jetés naturellement et des draperies arrangées, qu’on dispose sans cesse sans arriver à la certitude. qu’elles répondront vraiment à la nature. Le peintre d’histoire Schnetz, un ami de mon frère, possédait à Rome un maunequin qu’il prêtait souvent à Léopold, mais je remarquai comment il effaça le vêtement de la danscuse, dans la Madone de l Arc, qu’il avait peinte avec le mannequin, pour le remplacer par une draperie infiniment meilleure, peinte en suivant la nature. Je gage, d’ailleurs, que Vautier, d’après ce que je connais de lui, ne s’est jamais servi du mannequin, vu