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GYULA

se réveillera pas, cria Pal ; à la dernière ehasse aux chevaux n’a-t-il pas laissé étrangler ma plus helle jument ? Gyula anrait eu bean temps à s’user les poumons, avant qu’il fût venu dans l’idée de ce vaurien d’aller lui chercher une cruche de vin. > Tous les Magyars furent d’accord pour trouver que le gamin n’était qu’un paresseux et un drôle, mais puisqu’il s’agissait de boire, Gyula n’avait qu’à prendre la première cruche venue et à s’y désaltérer. Du reste, il aurait été difficile à Gyula de décider laquelle des cruches était le mieux à sa portée, ear instantanément toutes se trouvèrent rangées en eerele devant Ini, et nous serons simplement narrateur fidèle en certifiant que Pal ne fut pas médiocrement fier de pouvoir dire que Gyula avait comme par hasard ehoisi sa eruche et en buvait à longs traits. Ce fut de la part de Gyula un acte de courtoisie que de porter à sa bouche chacune des cruches, ece qu’il fit en eonscience, et avant que le tour seulement fût achevé, la moitié des paysans au moins avaient disparu ; ils étaient allés ehercher leurs carabines.

e Je vous laisserai ici un hôte pour la nuit, cousin Pal, si vous le permettez, dit Gyula : j’ai trouvé ce pauvre diable à moitié gelé derrière Temeswar ; vous aurez bien à faire à le rappeler à la vie, si même la chose est possible. Le drôle m’a retenu plns longtemps même que le loup dans le l’ai fourré. >

Sur quoi Gyula, avec l’aide de Pal, saisit le loup dans le traîneau, et tira hors de sa peau le corps ensanglanté et sans vie d’un Bohémien, dontles membres roidis par la gelée avaient trouvé dans la bête sauvage une enveloppe plus doucement chaude qu’aucune fourrure.

atre duquel je