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GYULA

Pal, répondit Juros, je tiens ma droite dans ta droite, et j’affirme t’avoir haï comme mon malheur ; mais de ce moment je te hairai bien plus encore si tu refuses d’ajouter foi à mes paroles ; je mettrai le feu à ta maison, et quand tes valets me précipiteront dans les flammes, je répéterai encore que Gyula est ton fils ! »

Pal s’assit sur le bane de bois, fit asseoir Juros à son eôté et lui dit : « Juros, tu es un Bohémien, moi je suis un gentilhomme magyar, et si Gyula est mon fils, tu pourras désormais rester chez noi et m’ ton frère !

Gyula est ton fils, mais je ne puis ni rester chez toi, ni t’appeler mon frère, parce que tu n’es pas de ma tribu ; au point du jour je quitterai ta maison ! — Dans ce cas, prends ma fourrure, prends un de mes chevaux en signe de mon amitié, et si j’ai besoin de toi, ou si tu as besoin de moi, promets-moi de revenir.

eler Je reviendrai. >

Pal serra encore unc fois la main de Juros, et sans autre congé sortit de la salle commune du cabaret et rentra dans sa chambre. De ce moment, Pal aurait sans soureiller confié sa vie à Juros le Bohémien, comme Juros aurait sans hésiter sacrifié la sienne pour C’est ainsi que sont faits les Magyars et les Bohémiens.e s Le même soir où commence ce récit, se passait dans la maison du juge Papafi Mihal, à Nagy-Balas, une scène bien différente de celle que nous venons de Pal.

raconter. Mihal, il est vrai, n’unissait pas, comme Pal, à sa qualité de juge celle de cabaretier ; néanmoins, l’heure