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ET JULISKA.

soulagement pour elle que d’appliquer son front contre les vitres. Elle écoutait, puis écoutait encore ; elle cherchait à deviner si parmi les sifflements du vent elle ne distinguerait pas le son de la clochette annonçant l’approche d’un traîncau, mais rien et toujours rien.

Elle s’approcha sur la pointe du pied (car il n’aurait pas fallu que son père encore) de la fenêtre, puis de la porte, espérant apprendre des mouvements de Mihal ce qu’elle devait craindre ou espérer.

Elle écoutait, quand voici que les pas de Mihal cessèrent de se faire entendre, et tout rentra soudain se doutât qu’elle veillait dans un silence profond. Le juge s’était-il couché ? avait-il eu de quoi se rassurer sur le sort de Gyula ? avait-il envoyé des valets à sa rencontre ? Autant de questions que se posa Juliska, dont les efforts s’assurer s’il y avait de la lumière dans la ehambre de son père demeurèrent sans résultat ; elle regarda aux fentes de la porte, elle éteignit sa petite lampe brûlant sur un eseabeau ; aucun rayon ne parut, elle ne vit rien.

pour De nouveau elle retourna à la fenêtre, de nouveau elle prêta l’oreille à la porte, retint son haleine, aucun bruit ne parvint jusqu’à elle. Iei l’inquiétude, surexcitée par le sentiment de sa captivité, atteignit chez la jeune fille un degré qui tenait presque du délire et la poussa à une résolution désespérée. Elle entreprit d’ouvrir la porte pour savoir ee que faisait son père. Qu’elle se fût trouvée dans ce moment en plein champ, en face de l’eil ardent d’un loup cherchant sa proie, il est probable qu’elle n’aurait pas éprouvé une émotion plus vive qu’en posant la main sur le