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GYULA

me chercher de méchantes querelles pour me forcer à quitter le cabaret ; tiens bon ; surtout ne frappe pas dans la main du sergent que je ne t’aie dit quelque chose. Il y va de ton sort, de ta Juliska, de ton père !

— De mon père ? s’éeria Gyula avec moquenr, ja n’ai pas de père, je n’ai pas non plus de Juliska ! » Il prononça ces paroles assez haut pour que l’attention du sergent fût de nouveau attirée sur lo Bohémien, et avant que Gyula eût seulement le temps de l’empêcher,

où les hussards lui firent payer cher sa conduite. Juros ne put que succomber au nombre ; ses réclamations comme ses plaintes se perdirent dans le tapage de la salle commune, pendant que Gyula, moitié cédant aux suggestions des autres, moitié de son plein gré, s’était mis à boire ; en proie dès lors à je ne sais qnel feu ardent, il vidait cruche sur cruche. Un quart d’heure s’était passé ; Gyula, l’oil exalté, se promenait au milieu des autres recrues, quand Juros revint avec Pal et Mihal, qu’il avait trouvés dehors ; grâce à leur protection, il put rentrer. Gyula avait déjà son kalpak à la main, et rien n’aurait pu l’empêcher de devenir un hussard, si Juros ne s’était pas mis tout à coup à crier de toute la force de ses poumons : « Gyula est un Bohémien ! » Grâce à l’apparition des deux vieux paysans magyars, la scène venait de prendre une autre tourun rire

ros était jeté hors du cabaret, nure.

Pal et Mihal gardaient Juros entre eux, et bien qu’ils le soutinssent des deux côtés, on voyait que s’il se tenait encore debout, ce n’était pas sans efforts. Les hussards, sur l’ordre de Josi, l’avaient si mal accommodé devant le cabaret, qu’à peine pouvait-on