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GYULA

torité de Josi demeurait impuissaute ; la circonstance même que Gyula avait bu et se trouvait par là engagé ne le faisait pas compagnon des Magyars. Il était. soldat, il n’était pas hussard parmi les hussards. Josi n’avait plus le pouvoir de l’emmener. On remit Juros, qui n’avait pas encore repris connaissance, aux mains des autres Bohémiens ; ils s’efforcèrent de le rappeler à la vie. Sergent et recrues quittèrent le cabaret pour se préparer à partir, et pendant que Pal, qui avait tiré Gyula dans un coin, s’efforçait de lui expliquner tout bas ce

qui s’était passé, dans l’espéranee de lui rendre force et courage, Mihal s’étant approché de Josi lui prit la main : « Josi Bacsi, lui dit-il à l’oreille, j’ai eu de grands torts envers la pauvre Terscha ; elle est morte en faisant des veux pour toi et pour notre enfant ; mais moi elle ne m’a pas bóni, c’est pourquoi je suis resté malheureux comme je l’ai toujours été. « Ecoute, mon bon Josi, continua Mihal au bout d’un moment, je pourrais à présent commencer à mener avee mon enfant une vie plus tranquille, une vie heureuse ; mais si tu continues à ne poursuivre de ta haine jusqu’à la fin de mes jours, Terscha, qui est dans le ciel, ne me pardonnera pas, et il me faudra me séparer de ma Juliska pour que mon malheur ne vienne pas détruire son bonheur. Pense que Juliska est aussi la fille de Terscha, et si, pour l’amour de sa mémoire, tu ne veux pas abandonner ta vieille rancune, fais-le pour la pauvre enfant. Veux-tu, Josi ? »

Le vieux hussard, les yeux baissés, gardait le silence. i

Mihal reprit sur un ton plus suppliant encore :

  • Viens dans ma maison, mon bon Josi, viens voir