Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/421

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
411
ET JULISKA.

comment l’enfant, malgré ma dureté, ma cruauté, est tout de même restée bonne et douce, et quand tu auras vu, Josi, commont dans mes bras elle me nomine son père… Si tu veux rester encore mon ennemi, c’est que je ne mérite pas que tu me pardonnes ; que le bon Dieu alors et que Terscha qui est an ciel me pardonnent mes péchés. Viens dans ma maison et pardonne-moi. » A ce moment, un trompette dehors sonna le départ ; recrues et autres étaient prêts à se mettre en route. Le vioux hussard se leva ct, d’un mouvement brusque, s’étant approché de Mihal, il le prit et le serra contre sa poitrine « Dieu soit avec toi, Isten vellet, » lui dit-il, et il sortit précipitamment. Mihal le suivit à pas lents ; il put voir Josi en selle, contre l’habitude des sergents recruteurs, s’éloigner au triple galop.

Le pauvre Pal, moins délié de la langue que Mihal, s’était pendant ce temps efforcé en vain de rendre du courage à Gyuia ; ce ne fut que lorsque reeruteurs et conscrits furent loin et le cabaret vide, qu’il put prendre sur lui d’éclairer Gyula sur sa position et qu’on vit le jeune homme commencer à sortir de sa turpeur.

Pal lui raconta. l’histoire de ses amours avec Mira, et n’aborda qu’en tremblant l’aventure de l’enfant enlevé par son beau-frère au Bohémien Juros.

  • Ne m’en venille pas, enfant de mon ceur, si j’ai

consenti à te faire passer devant tout le monde pour un Bohémien ; c’était pour ne pas te perdre quand je venais de te retrouver ; et puis, songe comme Juliska aurait été malheureuse si tu t’en étais allé. Si je n’étais pas trop vieux, je me serais engagé avec toi ; comme ça nous serions restés ensemble ; la chose