Page:Revoil - Les Exiles.djvu/177

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nombreux domestique ; elle voyageait à petites journées dans une excellente voiture ; aussi arriva-t-elle dans la grande ville de *** sans avoir senti la fatigue et sans que son enfant se fût douté du voyage, si ce n’est aux paysages mouvants qui se déroulaient incessamment sous ses regards curieux et charmés.

Dans la ville étrangère, la duchesse voulut habiter l’hôtel qu’avait habité son mari ; en y entrant elle le trouva encore meublé comme il l’était du vivant du brillant diplomate. Ces grands salons, bien éclairés et couverts de tentures splendides, n’avaient rien de funèbre : chez les riches, le luxe tempère le deuil. Dans la chambre du duc, la jeune femme retrouva son portrait et celui de sa fille, tous les deux souriants et parés ; les habits, les décorations, les objets de toilette étaient là épars ; hier encore on s’en était servi, ils n’of-