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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

darou[1], puis sa jeune sœur la déesse Aya-kashiko-né[2] ; puis le dieu Izana-ghi, puis sa jeune sœur la déesse Izana-mi[3].

Les divinités ci-dessus, depuis le dieu Kouni-no-tokotatchi jusqu’à la déesse Izana-mi, ensemble sont appelées les Sept générations divines[4].

III. — L’ÎLE D’ONOGORO

Là-dessus, toutes les divinités célestes, parlant augustement aux deux divinités l’auguste Izanaghi et l’auguste Izanami, leur ordonnant de « faire, consolider et engendrer cette terre mouvante », et leur octroyant une céleste lance-joyau[5], daignèrent leur confier cette charge. Ainsi les deux divinités, se tenant sur le Pont flottant du ciel[6], abaissant cette lance-joyau et la remuant, remuant l’eau salée koworo-koworo[7], lorsqu’elles eurent retiré et redressé la lance, l’eau salée qui tomba de son extrémité, en s’entassant, devint une île. C’est l’île d’Onogoro[8].

IV. — MARIAGE DES DIVINITÉS (IZANAGHI ET IZANAMl)

Izanaghi et Izanami descendent du ciel dans cette île, où ils célèbrent leur union. Mais ils donnent naissance à un enfant mal venu, qu’ils abandonnent dans un bateau de roseaux[9], et à l’île de l’Ecume, qu’ils ne veulent pas non plus reconnaître.

V. — NAISSANCE DES HUIT-ÎLES

Ayant appris des dieux célestes, qui eux-mêmes ont recours à la Grande Divination[10], que si « ces enfants n’étaient pas bons »,

  1. Le dieu Parfaitement beau.
  2. La déesse « Ah ! terrible ! » (ou vénérable).
  3. Le Mâle invitant, et la Femme invitante (Izana, racine du verbe izanafou, inviter, attirer).
  4. En effet, ce groupe comprend d’abord deux dieux isolés, puis cinq couples, qui sont comptés chacun pour une génération.
  5. Le mot « joyau » est employé pour qualifier toutes sortes d’objets précieux.
  6. L’arc-en-ciel.
  7. Onomatopée qui s’allie à une idée de coagulation.
  8. C’est-à-dire : « spontanément coagulée ».
  9. Comp. la légende accadienne de Sargon, celle de Moïse, etc.
  10. Voir plus bas, p. 47, n. 8. — Ce détail implique l’existence