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revue musicale de lyon

quise page « Au soir » de Schumann, l’Érard de la maison Béal, grâce aux doigts de cette fée slave, dut subit deux œuvrettes perpétrées par l’abbé Liszt et M. Théodore Dubois « la Clochette (!!), la Source enchantée (?) » qui me firent obstinément songer aux prouesses sonores des clowns musicaux du Casino et du Cirque Rancy. Rappelée, Mme Panthès joua une Danse norvégienne d’Ed. Grieg.

Quant à M. Wolff, il affronta avec une belle hardiesse, du reste victorieuse, la terrible Chaconne de Bach ; il fit apprécier son jeu sûr, empreint toutefois d’un peu de raideur, dans des pièces de Fauré et de Tchaikowsky : son succès fut très vif.

Mmes Mauvernay et Mirande se partageaient le programme vocal du concert accompagnées par Mlle Rabut et ce fut un charme exquis de les ouïr à tour de rôle. Avec quelle âme, avec quelle diction souveraine, Mme Mauvernay sur détailler les pages adorables du Cycle : La Vie et l’Amour d’une femme, où Schumann, sur les vers de Heine, exhala les tendresses de son âme rêveuse ; avec quel sentiment musical raffiné elle interpréta les frêles musiques de Reynaldho Hahn, sur des poèmes de Verlaine. Offrande, L’incrédule, Prison, L’heure exquise ! les Chansons matinales de M. H. Mirande, trouvèrent en Mme Mirande l’interprète rêvée sans aucun doute par l’auteur, interprète à la voix délicieusement fraiche à laquelle le public fit un accueil mérité. Les trois chansons C’est le mois des mois, Vole, mon cœur, vole le Printemps couronné m’ont également charmé et je ne sais à qui donner la préférence, au musicien qui les enveloppa de fines harmonies, ou au poète bressan, G. Vicaine, qui les créa avec la seule magie des mots et des rimes. Deux vieilles chansons françaises de Wekerlin, arrangées en duo par M. Mirande, terminèrent la soirée. L’hymne russe n’aurait-il pas été de circonstance ?

P. Leriche.

MM. les Artistes et les Organisateurs de Concerts qui désirent qu’il soit rendu compte de leurs auditions sont priés d’adresser un double service à la Rédaction de la Revue Musicale de Lyon, 117, rue Pierre-Corneille.

les concerts

Schola Cantorum

C’est le mercredi, 20 janvier, qu’aura lieu aux Folies-Bergère le concert de la Schola Cantorum lyonnaise. Il sera dirigé, comme nous l’avons annoncé, par M. Marty, chef d’orchestre des concerts du Conservatoire de Paris et donné avec le concours de Mme Marty, de Mlle Éléonore Blanc et de M. Jean David.

Mystères de Noël

Nous recevons le communiqué suivant :

« Les hommes et les jeunes gens de la Paroisse de N.-D. des Anges, 51, chemin des Culattes, au nombre de 120 exécutants, offriront au public, dans une salle immense et bien aménagée, les naïves représentations des Mystères de Noël, les 13, 20 et 27 décembre.

Nous serions heureux de voir un grand nombre de personnes encourager par leur présence, ces braves ouvriers, qui mettent tous leurs soins à rendre avec piété, cette page sublime de l’Évangile. »

Nous sommes heureux de signaler à nos lecteurs ces représentations de Noël parce qu’elles présentent un réel intérêt artistique. Elles sont dirigées par un musicien de talent, M. Maillot qui a réuni à la Mouche une importante maitrise, hommes et femmes, qui interprètent couramment à l’Église des œuvres très importantes comme la Messe de César Franck. Pour les Mystères de Noël, M. Maillot a réuni un orchestre de trente musiciens et soixante choristes et a soigneusement orchestré les vieux Noëls populaires qui forment la partie musicale de ces représentations.

On trouve des cartes d’entrée chez MM. Dulieux, Janin et Clot, éditeurs de musique.

« L’Étranger » de V. d’Indy

et la presse

Vendredi dernier, 4 décembre a été donné à l’Opéra la première représentation de l’Étranger[1] que nous entendrons à Lyon au mois de février. Nous publions ci-dessous quelques appréciations de la presse parisienne

sur l’œuvre de Vincent d’Indy que nous étu-
  1. Distribution : L’Étranger, M. Delmas ; — Vita, Mlle Bréval ; — André, M. Laffitte.