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ses développements. Le sujet en est exposé dès le début, sans préliminaires, par le second violon en une phrase très expressive qui contient, comme nous le disions plus haut, tous les éléments mélodiques dont les transformations successives seront la base de tout le quatuor (i).

i
[partition à transcrire]

Cette phrase, caractéristique avec l’altération de la quarte (la dièse) apparaît à première vue comme formée de deux parties assez distinctes : la première composée de cinq mesures, la seconde de trois seulement que nous désignerons dans la suite par les lettres (a) et (b).

La tonalité en est quelque peu imprécise au début (les premières mesures peuvent paraître en mi majeur ou en ut mineur).

La fugue se développe librement avec une allure très audacieuse et très moderne. Peu avant le deuxième mouvement, le thème se superpose quatre fois à lui-même, chanté normalement par le premier violon, en valeur augmentées par le violoncelle, en valeur diminuées, dans deux rythmes différents, par le second violon et l’alto.

La tonalité de mi majeur qui s’affirme au courant du premier mouvement, apparaît clairement au mouvement assez animé qui suit.

Ce mouvement, forme ordinaire d’allegro à deux thèmes, développe l’idée mère d’abord dans sa deuxième phase (b), puis une deuxième idée qui n’est elle-même qu’une transformation de la première phase de l’idée mère et que chantent canoniquement le premier violon et l’alto, puis le violoncelle et le second violon. L’’’épisode de cet allegro est formé d’un thème mélancolique, d’une nostalgie pénétrante, chanté par l’alto (ii) et dont on

ii
[partition à transcrire]

découvrira facilement la parenté avec la deuxième partie de l’idée mère (b).

Le Très-vif (no 3), dont la forme générale ne diffère pas sensiblement de la forme classique du scherzo a pour thème une gracieuse arabesque qui s’enroule délicatement autour du motif principal (iii).

iii
[partition à transcrire]

Le trio est formé d’une mélodie, soutenue d’harmonies d’un charme particulier, qui prépare l’entrée d’un dessin caractéristique en sautillé sur lequel le violoncelle fait entendre un véritable lied (iv) d’un caractère populaire très accusé et d’une tristesse poignante.

Ce lied se développe longuement, puis s’éteint tandis que les pizzicati redisent