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Page:Revue de Belgique, série 2, volumes 58-59, 1910.djvu/354

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prédominantes chez le jeune maître : l’originalité et la compréhension du grand et du beau. C’est Herbeck qui, le premier, donna en 1867, la Messe en ré mineur, à la chapelle de la Cour.

Aussi, quand vint à mourir Sechter, Herbeck pressa-t-il Bruckner de venir postuler la place désormais vacante de professeur de théorie musicale ; et ce ne fut pas sans peine qu’il parvint à décider son protégé à quitter Linz.

Cependant, dès l’automne 1868, Bruckner fut nommé professeur adjoint au traitement de 800 gulden et, en 1871, professeur ordinaire. C’est vers cette époque que Bruckner se rendit à Nancy afin de prendre part aux grandes fêtes musicales organisées dans cette ville pour l’inauguration des grandes orgues de Saint-Epvre (28-29 avril 1869) ; il s’y produisit concurremment avec R. de Vilbac, Rigaun (Nancy), Stem (Strasbourg), Girod (Namur) et Oberhaffer (Luxembourg). Son succès fut énorme et le décida à se rendre à Paris ; il s’y fit entendre à Notre-Dame, suscitant une admiration unanime ; il fit alors la connaissance d’Auber et de Gounod. En 1871, il se rendit à Londres ; ses concerts à l’Alberthalle et au Cristalpalace furent pour lui l’occasion d’ovations enthousiastes. Puis, de retour à Vienne, il reprend son cours au Conservatoire, cours dont il restera titulaire jusqu’en 1891 ; en 1875, il est nommé « lecteur » à l’Université et, le 19 janvier 1878, membre de la chapelle de la cour.

Le séjour de Bruckner à Vienne fut d’une importance capitale dans le développement de sa carrière musicale. On a prétendu, d’une part, qu’il avait nui à ce développement, tandis que, d’autre part, on y voyait un avantage. Les deux points de vue peuvent se défendre jusqu’à un certain point.

Vienne a peut-être nui au travail producteur de Bruckner parce qu’il y trouva un milieu nettement hostile. À cette époque il y régnait l’animosité la plus déclarée entre les